Tiscali, ancien opérateur Français, d’origine Italienne, qui avait dans mes souvenirs était absorbé par le groupe Alice, fait à nouveau parler de lui ces derniers jours avec son nouveau service : Streamago. Streamago.tv est un service de diffusion de vidéo en direct. Existant depuis déjà quelques temps, il n’a de nouveau que la publicité qui est faite autour de lui pour essayer de le promouvoir en France. Comment s’effectue cette promotion ? Par des billets sponsorisés sur des blogs francophones.
Une simple recherche dans Google donne une première page remplie d’articles sponsorisés, je ne suis pas allé plus loin. Il suffit d’en lire un ou deux pour se rendre compte qu’ils contiennent les mêmes informations, que la plupart ont quand même été tester le service et qu’il y en a même qui essayent de pousser un peu plus la réflexion. L’idée ici n’est pas de critiquer le principe de billet sponsorisé mais plutôt de comprendre pourquoi ce marketing ne rime à rien.
Streamago propose à tout à chacun de créer facilement sa propre webTV et de diffuser gratuitement en direct ses contenus vidéos. En contrepartie, il faut évidemment s’attendre à l’affichage de publicités sur le site en lui-même. Une proposition séduisante ?
Là où le bat blesse, c’est dans le principe de proposer cette solution comme innovante. Certes, les blogueurs choisis pour en faire la promotion ont plus pour domaine de prédilection « le buzz » que la vidéo, on ne peut donc pas vraiment leur reprocher. Ils n’ont pas été sélectionné sur cette base, mais bien parce qu’ils souscrivent au service ebuzzing), une régie publicitaire spécialisée dans la publicité vidéo sociale. Normal donc que ces bloggeurs ne connaissent pas les portails déjà existants en matière de live streaming. Mais une petite recherche les aurait amené à découvrir Ustream ou Livestream, qui proposent déjà des choses équivalentes, voire de meilleure qualité.
Dans les défauts de Streamago, on trouve par exemple l’impossibilité d’intégrer sa chaîne Streamago sur son propre site ou sur son blog, chose que Ustream permet depuis longtemps. Le site n’est pas encore localisé en Français, ce qui pour un lancement en France me paraît une grave faute de goût, et si la diffusion sur smartphone est annoncée comme possible, elle se limite pour l’instant à l’iPhone. En bref, on pourrait demander ce qui reste à Streamago vis à vis de ses trop méconnus compétiteurs ?
Peut-être que c’est effectivement ce que se demande Tiscali. Alors plutôt que de jouer la carte des fonctionnalités supplémentaire, on espère qu’une bonne publicité suffira à cacher la misère. Ustream ne jouit de toute façon pas d’une grande notoriété en Europe, et il est probable qu’avec cette publicité, Streamago soit capable de lui damer le pion. Néanmoins, avec l’arrivé imminente (je la prédis pour 2012 de mon côté) de Youtube sur cette part de marché, je doute fort que le service fasse long feu.
PS : Ce billet n’était évidemment pas sponsorisé.
Huit ans après l’écriture de ce billet, Streamago ferme ses portes. Le service n’a jamais rencontré son public et a dû faire face, comme je le prédisais, à l’arrivée de YouTube sur le secteur du Live, mais aussi à celle de Facebook ou de Twitch. Streamago a alors dû se contenter de jouer le rôle de plateforme de diffusion pour des contenus plus ou moins légaux (nombreux sont les sites de piratage à s’en être servi par exemple). Même si je n’ai jamais été convaincu par Streamago, une part de moi est toujours triste lorsque disparaît un acteur du domaine. Adieu, et bon vent !