Rosebud ou la vidéo en ligne

Rosebud, c’est le mot le plus connu de l’histoire du cinéma. Un seul mot prononcé par Kane dans le film d’Orson Welles, qui dépeint un personnage aux multiples facettes, à tel point que chaque personne qui l’a croisé en tire un portrait différent.

Mettre une vidéo en ligne, c’est un peu dire « Rosebud » au web. Personne n’y verra la même chose. Est-ce que quelqu’un en cherchera le sens ? Le succès de la vidéo sur Internet est certes incontestable, mais son utilisation est multiple et dépend de chaque personne. Ce qui est certain, c’est que pour faire passer un message, il vaut autant aujourd’hui avoir une vidéo bien conçue en ligne qu’un bon site web. La preuve : Youtube est le second moteur de recherche sur Internet après Google (source). 

Cependant, la vidéo en ligne est dépendante des usages que l’on en fait. Ceux-ci sont très variés, et il peut parfois être difficile pour une personne ou une entreprise qui souhaite transporter son message par ce média de trouver sa cible. Pourquoi ?

Il est facile d’accuser la masse de vidéos disponible sur Youtube pour expliquer que le public n’a pas trouver la vôtre. Le problème, c’est que ce n’est pas lui qui doit la trouver. La vidéo doit trouver son public d’elle-même. Un titre, une description, des tags… Comme quelqu’un qui cherche des contacts dans le monde professionnel aura tout intérêt à remplir son profil Linkedin avec une bonne dose de réflexion (leçon apprise à l’IdentityCamp), une vidéo doit être parfaitement identifiable avant d’avoir été visionnée.

Youtube va aujourd’hui encore plus loin. Si le célèbre site de vidéos proposait déjà la possibilité d’ajouter ses sous-titres personnalisés, il les synchronise maintenant automatiquement grâce à sa tachnologie Google Voice. Comme si ça ne suffisait pas, en utilisant Google Translate, Youtube va être capable de proposer une traduction de ces sous-titres. C’est la fin de la barrière de la langue.

Les difficultés techniques s’amenuisant, il faut savoir faire une seconde chose : identifier sa cible. Une ménagère n’aura pas les mêmes usages de la vidéo en ligne qu’un geek, c’est une évidence. En fonction de ces usages, il sera déterminant de poster une vidéo sur son site dédié, sur Youtube, voire sur Facebook. Car Facebook monte, et devient le 3e site de vidéos en ligne en Amérique du Nord, et Hulu a bien du soucis à se faire. Il est tellement plus simple pour l’utilisateur de visionner la dernière pub en vogue sur le site sur lequel il se trouve déjà.

Pour nous, c’est forcément bénéfique. Ce peut être perturbant la facilité avec laquelle une vidéo est partagée sur Facebook, bien plus largement qu’avec Youtube, et bien plus rapidement qu’en passant par un service tel que Twitter. Pour ne manquer personne, il suffirait alors de poster une vidéo sur Youtube et de la partager sur Facebook ? Ce peut être une solution, même s’il est pour moi évident que cela dépendra de votre cible et de ses usages.

Il y a de nombreux paramètres à prendre en compte lorsqu’on pense « communication web », surtout lorsque c’est en terme de vidéo. Avec le web 2.0, on ne peut plus juste proposer un contenu. Il faut l’amener à l’utilisateur, et amener avec lui une interaction. La vidéo sera regardée, seul ou en groupe, partagée, analysée et commentée. On ne peut pas forcément prévoir toutes les réactions qu’une vidéo suscitera, c’est pourquoi il sera de plus en plus déterminant de savoir réagir rapidement en fonction de l’usage qui en aura été fait.


Citizen Kane (1941) on IMDb

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