James Cameron is still the king of the world… Avatar, son dernier film, s’il n’atteint pas encore les scores de Titanic, reste un succès mondial. Alors que de nombreux films sont déjà sortis en 3D, avec toujours des commentaires mitigés, c’est le sien qui a mis tout le monde d’accord. Le cinéma des prochaines années sera en 3D ou ne sera pas. Pour le meilleur et pour le pire ?
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : je ne crois pas au cinéma en 3D. En tout cas, pas avec la technologie actuelle. Je rejoins certes la majorité en disant qu’il vaut mieux voir Avatar dans les meilleurs conditions (dans une salle IMAX, en 3D) plutôt que dans un cinéma aux écrans 2D standards. Ce qui est valable pour un film est-il valable pour toute l’industrie ? Je ne le crois pas. On ne changera pas une décennie de films 3D aux effets artificiels par la réussite d’un seul réalisateur.
Le vrai but de l’industrie ? C’est aussi le seul réel avantage de la 3D : elle ralentit le piratage. Moins nombreux sont les gens qui ont piratés Avatar en sachant que le choc visuel n’était visible qu’en salle équipée. Ce n’était pas le cas avec A Christmas Carol, sorti à peine un mois avant par exemple. Parce qu’il faut de sacrés arguments pour faire oublier les inconvénients de la 3D : les lunettes, le surcoût du billet, les effets imparfaits, la fatigue visuelle…
C’est pour cette raison que les films qui sortent en 3D visent un public bien précis. On a eu droit à des films d’horreur à destination des adolescents, un public facile à séduire par l’attrait technologique. Ensuite, beaucoup de dessins animés et films d’animations. Pourquoi ? Parce qu’un enfant est facilement émerveillé par l’effet 3D et que montrer ce type de cinéma à un spectateur dès son plus jeune âge, c’est l’éduquer et garantir son retour.
La différence est qu’Avatar séduit tout le monde. A tel point qu’on assimile le succès d’Avatar au succès de la 3D. Ceux qui ne le reconnaissent pas sont condamnés à disparaître, à l’instar du circuit de cinémas UGC, selon le blog cinéma de Yahoo France. Il faut savoir que les salles d’UGC ne sont absolument pas équipées d’écran numérique ou 3D, même les derniers complexes comme celui de Villeneuve d’Ascq. Si je ne comprends pas le choix d’UGC de délaisser le numérique, je les supporte totalement dans la mise de côté de la 3D.
UGC a dû quand même perdre beaucoup par rapport au succès d’Avatar. Mais par rapport aux autres films 3D ? Perte négligeable, voire perte zéro. Et pour le futur, j’irai même plus loin : il n’y a aucun film annoncé actuellement, y compris Alice Au Pays des Merveilles ou Toy Story 3, que j’aurai plus envie de voir en 3D qu’en 2D traditionnelle. Je ne pense pas être le seul, si ? Traitez-moi de rétrograde !
Je ne sais pas comment je vais vivre le futur. Un futur où le nombre de films annoncés en 3D augmente sans cesse et où la télévision elle-même passe à la 3e dimension. Au CES de Las Vegas qui a eu lieu en ce début janvier, tous les constructeurs ont annoncé des appareils 3D. Comment cette télévision va-t-elle connaître un succès ? Elle doit convaincre les acheteurs de payer le prix fort pour remplacer leur matériel HD récemment acquis, tout en les obligeant encore à porter des lunettes pour profiter de la technologie… Je ne comprends pas. Trop cher, trop contraignant.
A l’heure où la haute définition est finalement en train de se démocratiser, où le blu-ray devient enfin une plateforme viable, l’industrie va-t-elle réussir à nous faire passer au tout 3D ? Je suis déjà réticent en tant que spectateur de cinéma, je suis donc encore moins prêt à laisser cette technologie rentrer dans mon foyer. Avatar est un succès, mais c’est surtout un un succès qui montre qu’il est possible de faire quelque chose de beau, voire d’époustouflant, avec la technologie 3D. Est-ce que ça veut dire que tous les films qui sortiront ensuite en 3D seront aussi réussis ? Je crois que vous avez compris ce que j’en pense. L’avenir nous dira si je me trompe ou pas.