Sortir de Dublin : Howth

Après Glendalough, après Malahide, voici une troisième destination permettant de s’éloigner très facilement de Dublin pour découvrir un paysage irlandais tel qu’on nous les montre dans les brochures touristiques. Même pour quelqu’un qui, comme moi, adore le côté urbain de Dublin, changer d’ambiance durant une journée au profit du calme d’un petit village portuaire, ça n’a pas de prix. Bon, soit, on n’est pas dans une publicité Mastercard et ça a effectivement un prix. Mais aller à Howth ne coûte vraiment pas grand chose.




Comme pour Malahide, il suffit d’emprunter le Dart, ce moyen de transport au nom piquant, lointain cousin d’un RER parisien. La différence, c’est que la ligne qui va vers Howth longe la côte pendant une douzaine de kilomètres et donne droit à un superbe panorama. Un peu à la manière de Marken aux Pays-Bas, Howth est situé sur une presque-île et était, par le passé, parfois isolé du reste de l’Irlande lors de grosses tempêtes.

Si les pêcheurs sont toujours bien présents dans le village, ils ont été rejoints par les Dublinois qui viennent profiter de la côte à la moindre occasion, et par les touristes un peu curieux. J’ai découvert Howth lors de mon dernier séjour en Irlande, en compagnie de deux femmes éprises de falaises, j’ai nommé Thelma et Louise.

Que faire, où manger ?

C’est ainsi que nous sommes descendus du Dart, Thelma, Louise et moi, un beau matin du mois d’août. C’est le terminus, donc impossible de se tromper. La gare est située à deux pas du port et sans perdre de temps, nous allons jusque là pour marcher le long du quai et avoir un meilleur point de vue sur la mer. Les quelques nuages qui couvraient le ciel se font moins menaçants… Non, le temps irlandais ne nous fera pas de blague aujourd’hui.

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Je baisse les yeux sur la mer et aperçoit un phoque. C’est l’une des attractions touristiques de Howth, ces quelques phoques qui nagent dans le port, attendant que les passants leur jettent un peu de nourriture. Un magasin vend d’ailleurs exprès du poisson à leur attention. L’autre « attraction », ce sont bien sûr les promenades qu’il est possible de faire autour du village. Il y en a des plus ou moins difficiles mais toutes sont balisées. On peut très facilement se procurer une carte à l’espèce de petit office de tourisme présent au bout du quai.

Après avoir pris notre ration d’iode, il est temps de trouver de quoi remplir nos estomacs avant de partir en excursion. Nous optons pour le très traditionnel fish & chips de chez Beshoff, qu’on pourrait définir comme un fast-food du poisson, typiquement britannique. Celui de Howth ne propose malheureusement aucune place assise mais comme le temps est au beau fixe, nous en profitons pour pic-niquer face à la mer.

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Après notre repas, nous quittons le bord de l’eau pour monter un peu plus haut dans le village. Howth est effectivement construit tout en relief et il faut affronter des rues qui montent pour aller jusqu’à son centre. Sur le chemin, nous faisons un premier arrêt à l’Abbaye de Howth, aussi appelée St Mary’s Church. Aujourd’hui tombée en ruine, elle reste intéressante de par ses vieilles pierres bien conservées. La beauté du site, agrémenté d’un cimetière, vient aussi de la très belle vue sur le port, et sur l’Ireland’s Eye, petite île inhabitée qu’on aperçoit au large des côtes.

En excursion

Il faut encore grimper pour accéder aux sentiers de promenade balisés qui mènent sur les falaises. Si vous avez encore faim ou si vous cherchez simplement un endroit où boire un café (Louise insistait pour avoir son café d’après fish & chips), vous tomberez peut-être sur le Country Market, passé l’église du village. Il s’agit d’une épicerie fine proposant un salon de thé à l’étage. J’ai cru comprendre que c’était souvent bondé le week-end mais nous avons facilement trouvé une table. La nourriture est simple mais savoureuse et leurs gâteaux sont excellents ! Si vous préférez monter l’estomac vide, n’oubliez pas d’y faire un arrêt à votre retour de balade.

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Un peu plus haut, nous trouvons bientôt le début d’un sentier à travers la lande. Nous croisons quelques marcheurs qui viennent en sens inverse mais après quelques centaines de mètres, nous sommes seuls au milieu des buissons hirsutes, sur un terrain balayé par le vent. De loin, les herbes ont une couleur rouille, mais des éclats de jaune doré, de mauve et de vert rendent le paysage magnifique.

Nous ne sommes pas allés jusqu’au bord des falaises abruptes, ni au phare, au pied duquel la mer vient se jeter, Louise n’étant pas rassurée par le chemin sinueux permettant d’y parvenir. Il faut dire que les quelques panneaux mettant en garde sur le danger de la randonnée ne donnaient pas forcément confiance.

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Après vingt minutes de marche, nous retrouvons la civilisation en tombant dans un parking, l’autre moyen d’arriver jusque là. Bon point si vous venez en voiture. Mais l’excursion ne se terminait pas là pour nous et les flèches du sentier semblaient vouloir nous faire redescendre à travers un petit chemin boisé. Entre les ronces, un point de vue sur le panorama s’offre parfois et on se plait alors à contempler la beauté du rivage et des lignes contrastées de couleurs et de lumières entre le ciel et la mer. Les mouettes grouillent au bas des falaises autour des bateaux et des casiers de pécheurs, rappelant l’importance initiale de la mer pour Howth.

Le chemin nous ramène finalement non loin de la gare du Dart, mais il n’est pas encore l’heure pour nous de retourner à Dublin. Thelma a lu qu’il y avait à Howth un château, un peu en dehors de la ville. Pour y arriver, il suffit de suivre les panneaux indiquant le National Transport Museum. Nous nous contenterons de nous promener dans les jardins du château, celui-ci n’étant pas en lui-même ouvert au public. Si les véhicules en tous genres vous intéressent, n’hésitez pas à aller au musée installé dans les dépendances du château, celui de Killarney ayant fermé depuis ma visite (note au voyageur : la malédiction de Killarney… encore).

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Louise nous ramènera vers le port une dernière fois pour profiter de la mer, toujours aussi calme. Les phoques ne sont plus là, ou peut-être sont-ils de l’autre côté du port. Sans pouvoir leur dire au revoir, nous retournerons pour de bon vers la gare, l’horaire que Thelma avait eu la bonne idée de noter approchant. Je terminerai par un léger avertissement : nous avons passé une très belle journée à Howth, qui aurait été bien différente si le temps n’avait pas été au beau fixe. Comme toujours en Irlande, n’oubliez pas votre pull, votre manteau et de quoi vous protéger de la pluie !

5 Replies to “Sortir de Dublin : Howth”

  1. Nous prévoyons d’y aller faire un tour début mars, merci pour la petite histoire et l’itinéraire !

    1. Avec plaisir ! J’espère que la météo sera au beau fixe !

  2. Merci beaucoup pour cette note qui est très très très utile.

  3. Bonjour, est-ce qu’il faut payer quoi que ce soit à part le DART ?

    1. Bonjour Marina, la promenade est effectivement gratuite. A part le DART et mon repas, je ne me rappelle pas avoir eu d’autres frais ce jour-là.

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