Ma première fois à Belfast

Mon premier passage à Belfast date de 2012, lors des Jeux olympiques d’été. J’avais jusque là toujours évité l’Irlande du Nord. D’abord parce qu’à l’époque où j’ai commencé à me rendre en Irlande, je ne réussissais pas à savoir si oui ou non l’IRA pouvait encore gâcher mes vacances, même si la situation avait l’air plutôt calme. La vrai raison tenait plus de la fainéantise, puisque passer de la république d’Irlande (l’Eire) à l’Irlande du Nord revenait presque à changer de pays, et donc à changer de monnaie. Adieu l’Euro, bonjour la livre sterling. Au final, j’avais de toute façon eu bien assez à faire avec le sud de l’Irlande.

J’ai souvent songé depuis à remonter vers Belfast, voire à faire un road trip dans l’Irlande du Nord pour découvrir ses merveilles (j’ai honte de n’avoir jamais vu la Chaussée des Géants) mais j’ai toujours repoussé ce projet. Jusqu’à ce que se présente l’occasion de faire un saut de quelques jours dans l’autre capitale irlandaise et surtout… de m’y rendre en train.

De Dublin à Belfast en train

Img_3508J’ai souvent vanté les mérites des transports en commun en Irlande, et notamment la facilité de traverser le pays en empruntant le bus. Je n’avais cependant jamais pris le train et c’est une expérience que j’ai réalisé en partant à Belfast depuis Dublin. Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre et j’ai été surpris que ce soit aussi simple que de monter à bord d’un bus.

Direction la Connolly Station donc, gare principale de Dublin que je connaissais pour être allé à Malahide ou Howth en y empruntant le DART. J’avais acheté mon ticket la veille et c’est naturellement que j’accède au quai. Attention à bien prendre la place qui vous est attribué à bord et pas une autre, au risque de passer pour un touriste malpoli.

Dans le train, des touristes étrangers mais aussi des Irlandais qui font le déplacement pour se rendre à la dernière attraction de Belfast : le musée du Titanic. Il fait aussi partie de mon programme et je commence seulement à me rendre compte de l’engouement qu’il rencontre.

Après environ deux heures de trajet, le train entre en gare de Belfast Central. Si cette dernière n’est pas la plus proche du centre ville, elle n’en est tout de même pas très éloignée et la distance se parcours très rapidement à pied. Pour ma part, je descends là par commodité, mon hôtel se trouvant sur le chemin.

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Conseil pratique : pour ma première fois à Belfast, j’ai testé une enseigne que je ne connaissais pas, un Premier Inn. Il s’agit d’une chaîne d’hôtels de type discount, et lors de certaines promotions, on peut trouver les chambres pour vraiment pas cher (moins cher qu’une chambre individuelle en auberge de jeunesse !). Et si le prix est vraiment accessible, le reste n’est pourtant pas au rabais : j’ai eu droit à un très bon accueil, avec un personnel sympathique, les chambres étaient propres et confortables… Si tous les hôtels du même nom sont de cet acabit, je recommande chaudement.

Belfast, loin de Dublin

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Mises côte à côte, Belfast et Dublin ont autant de différences que de similitudes. L’architecture n’est par exemple pas très différente, même si la tendance victorienne se fait peut-être davantage sentir au nord. Ma première impression de Belfast est que la cité est plus calme que Dublin. Moins de monde dans les rues, des artères moins encombrées, y a-t-il tout simplement moins de touristes ou sont-ils plus éparpillés ? Heureusement, les gens et la bière paraissent très semblables.

Img_3461De l’hôtel, mon trajet vers le centre-ville me mène tout droit vers l’hôtel de ville de Belfast. Cet énorme bâtiment du siècle dernier n’est pas sans me faire penser au Parlement de la Colombie Britannique à Victoria. La référence a du sens puisque les deux édifices ont subi l’influence de la reine Victoria. J’admire l’hôtel de ville en en faisant le tour et, au détour d’un parterre de fleurs, tombe sur une série d’anneaux géants. Un écran diffuse des épreuves sportives dans le jardin de l’Hôtel de Ville – oui, les Jeux olympiques ont lieu à Londres pendant ce temps.

Je poursuis dans les quartiers commerçants et délaisse les centres commerciaux pour tenter de garder dans mon champ de vision la silhouette de deux immenses grues qui se dessine à l’horizon. Elles marquent l’emplacement des anciens chantiers navals dans lesquels a été construit le Titanic. Je ne perds pas une minute pour m’y rendre.

Le Titanic, made in Belfast

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Il faut traverser puis longer la rivière Lagan pour y parvenir. En reprenant les formes du paquebot au destin malheureux, le Musée du Titanic ne trompe pas. Ouvert depuis mars 2012, il rencontre un succès monstre, ce que j’ignorais. Je n’ai donc pas pris la peine de réserver mon billet d’entrée, pauvre de moi (note au voyageur : il suffit de faire une fois ce type d’erreur pour s’en prémunir à vie). A peine passé la porte, je me retrouve donc devant un écriteau indiquant que la journée est complète et qu’ils n’acceptent plus de nouveaux visiteurs.

Cette déconvenue ne m’empêche pas de me promener dans le hall du bâtiment, qui se découvre tout en hauteur – six étages à parcourir, mais ce sera pour une autre fois en ce qui me concerne. Je mets de côté les inscriptions murales à même les parois d’acier pour jeter un œil dans la boutique. C’est le moment ou jamais d’acheter sa casquette de capitaine pour s’écrier « Iceberg droit devant ! ».

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L’esplanade qui se cache derrière le musée permet de voir la véritable taille qu’avait le paquebot mythique. C’est là qu’a été construit le Titanic et un ensemble de pilonnes et de marques au sol schématisent sa présence comme le feraient les restes d’un squelette de dinosaure. Les enfants courent le long de cet espace balayé par le vent du large. Pour moi, le musée, ce sera cette esplanade, et je m’y recueille religieusement.

Pour les curieux, dans le prolongement des quais se trouvent les grands studios de cinéma de la région, mais je ne pense pas qu’il soit possible de les visiter. Dommage.

Img_3392Je repars vers la vieille ville. C’est une belle journée après tout et ce serait dommage de ne pas en profiter. Plutôt que d’aller dans un autre musée, je me promène dans les rues, dont certains murs portent encore les marques de la guerre civile. Belfast ressemble à une ancienne cité industrielle, impression renforcée par son port, et donne l’impression d’être en plein lifting. Les grandes avenues alignant les boutiques côtoient les ruelles aux maisons abandonnées où il est un peu inquiétant de traîner la nuit.

Je prends mon repas dans un pub en rêvassant et sans me douter que la journée suivante sera elle aussi marquée par la malchance. Cette fois, Belfast n’y est pour rien, c’est le fameux temps irlandais qui s’invite à la fête. Heureusement, j’ai appris à m’accommoder des nuages et de la pluie depuis mon premier jour à Dublin. J’ai donc trouvé un abris au Marché Saint George’s (grand marché couvert où se vend un peu de tout) puis à l’Université Queen’s, la rivale du Trinity College de Dublin.

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Quarante-huit heures plus tard, je remets le cap sur Dublin. C’était ma première fois à Belfast. Ce ne sera certainement pas la dernière !

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