Bilan post-Irlande

Voilà, je suis de nouveau dans un terminal d’aéroport, celui de Dublin cette fois. A ce propos, on m’a beaucoup moins demandé ma carte d’identité qu’à Bruxelles (ils sont contents de me voir partir ?).

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Hier soir, j’ai commencé par vouloir chercher un pub nommé Cobblestones dans un quartier de la ville où je n’ai que peu mis les pieds. Résultat : j’ai marché pendant une demi-heure, sans plan, impossible de savoir si j’avais pris la bonne direction ou pas. Je me retrouve dans le quartier des entrepôts. Dans tout autre pays (la France ?), je n’aurais pas été très à l’aise de me promener tout seul, dans la nuit. Mais c’est l’Irlande. Tout le monde est dans les pubs, le seul bruit autre que celui que je cause est produit par une canette de bière emportée par le vent et un type bourré qui chante à la gloire de l’Irlande.

Je reviens donc dans les rues plus fréquentées et rentre successivement dans deux bars, écouter l’ambiance. Pas terrible. En retournant vers Temple Bar, je passe devant un pub qui indique « music tonight ». Pourquoi pas ? Je monte les marches (c’est à l’étage) du Palace Bar et me retrouve dans une chouette petite salle, trois jeunes musiciens s’apprêtant à jouer. Dans la pièce, une guitare, une flûte, une cornemuse, un violon, le barman et un autre type. Je commande une Guinness et écoute, jusqu’à 23h, leurs douces mélodies. Je me dis alors que, pour mon dernier soir, il serait dommage de s’arrêter à un seul bar.

Je remonte Temple Bar, tente The Quais, The Mezz, The Temple Bar, et arrive au Porter House, où un groupe de rock s’amuse. Mouais, pas très Irlandais. Je retourne au Palace où je termine la soirée avec une autre Guinness… Il est minuit et demie.

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Matin rangement, j’ai encore probablement oublié quelque chose à cette auberge de jeunesse (j’ai un mauvais feeling à propos d’un porte-feuille). A force de matins difficiles, j’avais d’ailleurs bien sympathisé avec le préposé à l’accueil. Pour terminer mon séjour, je suis retourné à St Stephen Green prendre une dernière bouffée de Dublin, suit aller manger copieusement au Lemon Crepe, dire adieu à leur fabuleuse équipe. Je suis ensuite repassé prendre mon sac à l’auberge de jeunesse, dire adieu à leur staff sympathique, pour être juste à temps à l’arrêt de bus. Décidément, rien n’aura entravé mon voyage ! (pourvu que ça dure).

Arrivée à l’aéroport, et je me surprends à écrire ces lignes. Alors, quid de la soit-disant raison de ma venue en Irlande ? Je ne sais pas. Pas de mission particulière, pas de rencontres ou d’évènements hors du commun. Certes, beaucoup d’éléments apportés à un prochain livre et à un prochain film, mais ça me semble léger en comparaison de ce à quoi je m’attendais. Soit, dans un sens purement cinématographique, j’ai effectué mon voyage initiatique, je suis prêt à passer à l’étape suivante (oui, le cinéma, c’est naïf). Au pire, ça aura été une excellente expérience, que je renouvellerai sans hésiter.

L’Irlande est un pays incroyable, bien qu’actuellement en phase de mutation. Les grues sont partout, les travaux se multiplient, et pour la plupart, ne servent qu’à rénover d’anciens bâtiments, et donc à garder le charme de l’Irlande. Cependant, la mutation n’est pas seulement dans les paysages, elle est aussi dans les mentalités. D’un côté, les touristes, qui envahissent chaque ville du pays. Jusqu’où les Irlandais vont pouvoir conserver leur accueil chaleureux (déjà en berne dans certains coins) ?

D’un autre côté, l’évolution de la population, qui va lentement mais sûrement dans une américanisation de ses jeunes. Bien entendu, vu que durant le dernier siècle, la moitié de la population irlandaise s’est installée aux USA, on peut se demander si l’influence ne revient pas à bon port… Toujours est-il que j’ai peur de voir les jeunes Irlandais se transformer en jeunes Américains, oublier la musique, l’ambiance et les pubs pour… autre chose. Mais je pense que je dramatise.

L’Irlande est et restera encore longtemps une destination de choix pour voyager (Note au voyageur : si on peut éviter les vacances scolaires pour y aller, c’est encore mieux, mais encore faut-il en avoir la possibilité). L’Irlande, c’est un pays où les histoires se construisent comme nulle part ailleurs. La mienne se termine. Mon avion décolle.

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