Statue de la Liberté : mode d’emploi

Tout pays a sa tour Eiffel. Un symbole, un incontournable, un lieu, une figure… Pour les États-Unis, je ne crois pas prendre un trop grand risque en disant qu’il s’agit de la Statue de la Liberté. Avec ses 46 mètres de haut, cette œuvre du sculpteur français Auguste Bartholdi est un incontournable pour les voyageurs de passage à New York.

Vous hésitez ? Vous retrouver piéger avec des centaines de touristes ne vous fait pas vraiment envie ? Je vous comprends, c’est l’impression que j’ai eu aux Chutes du Niagara, malgré le côté grandiose du site. Je n’ai pas du tout eu la même expérience de la Statue de la Liberté, peut-être parce que la richesse de son histoire surpassait ces inconvénients.

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Entre le musée retraçant sa construction et la visite conjointe de l’ancien centre d’immigration d’Ellis Island, il est facile de passer plusieurs heures sur place. Alors, prêt à quitter Manhattan pour passer une demi-journée au cœur de l’Histoire Américaine ?

Comment y aller ?

Deux lignes de ferry rejoignent Ellis Island et la Statue de la Liberté depuis Manhattan. Pour arriver sur les quais à partir desquels partent ces bateaux, il faut prendre le métro 123, la ligne rouge et s’arrêter à la station South Ferry.

Si comme moi, il vous arrive d’avoir la poisse, la ligne de métro est interrompue avant le terminus pour cause de travaux et on vous fera descendre au milieu de Manhattan, en espérant que vous comprenez bien l’anglais. Bon, je n’ai pas vraiment été livré à moi-même puisque un service de bus avait été mis en place. Mais ça surprend toujours.

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Une fois arrivé à proximité des quais, il devient plus difficile de se perdre : une foule reconnaissable se presse dans une seule et même direction, celle de l’embarquement dans le ferry. J’en profite pour faire une parenthèse. Il est très important de réserver votre accès à l’avance. Certes, ça coupe le côté spontané du voyage, mais c’est l’alternative à l’enfer. Oui, l’enfer.

Vous la voyez cette looongue file d’attente dont on ne voit pas le bout ? C’est celle des gens qui ont acheté leur billet à l’avance. Ceux qui arrivent sur place à l’improviste devront faire la queue pour acheter leur sésame avant même d’entrer dans cette file. Autant dire qu’il faut aimer perdre son temps.

Même comme ça, votre patience sera mise à rude épreuve. Quand on entre dans l’espace pré-embarquement, on comprend vite pourquoi il a fallu attendre. Comme dans les aéroports, on a le droit à un contrôle de sécurité complet avec détecteur de métaux et rayons X. Évitez donc de venir avec des ciseaux.

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Cette étape passée, il est enfin temps de monter à bord du ferry. Mais restez sur vos gardes ! C’est le moment de bien choisir votre place. L’idéal est d’être à proximité d’une rambarde pour pouvoir admirer à la fois la vue sur les buildings de Manhattan et celle sur la statue grossissant au fur et à mesure du trajet.

La grande dame de New York

Une chose qui m’a marqué lors du débarquement sur Liberty Island, c’est la présence de Rangers, ces gardes forestiers US. Le territoire de la Statue fait en effet partie des parcs nationaux américains. Mis à part ces gardes un peu particuliers, c’est bien sûr la Statue qui attire tous les regards. Alors qu’elle semblait toute petite vue de l’autre côté de l’Hudson, elle est maintenant immense et s’élance jusqu’au ciel.

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La visite standard permet d’accéder aux 10 étages que comprennent le socle de granit, et à l’intérieur duquel se trouve un musée. Avec les attentats du 11 septembre, le reste de la statue a longtemps été fermé aux visites mais est de nouveau accessible. Pour des raisons de sécurité, le nombre de tickets permettant de monter plus haut est limité par jour et il faut donc réserver pour aller dans le piédestal.

Vous voyez que je mentais pas quand j’insistais sur l’importance d’acheter votre billet à l’avance. Et encore ! Je ne parle ici que du piédestal (la partie au-dessus du socle donc). L’accès à la couronne, au sommet des 22 étages, est encore plus restreint. Par exemple, si vous tentez de réserver aujourd’hui, la date la plus proche pour monter dans la couronne se situe fin août. Vous savez ce qui vous reste à faire pour profiter d’une vue unique sur New York et Manhattan.

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Pour ma part, même en m’y prenant à l’avance, il n’y avait plus de place. Je suis donc passé dans le musée, qui n’est pas immense mais permet de voir la torche originale (elle a été remplacée pour une nouvelle dans les années 80) et je me suis dépêché de grimper jusqu’au piédestal, en prenant note des mines déconfites des personnes qui avaient acheté leur billet le jour même. Le piédestal n’arrive même à la moitié de la hauteur de la statue mais offre pourtant déjà un panorama surprenant.

Après être redescendu et m’être promené aux pieds de la statue, il est temps pour moi de reprendre le ferry pour aller sur Ellis Island. Mais d’abord, une petite pause s’impose. Je m’arrête au seul espace de restauration de l’île, un snack aux spécialité purement américaines, et m’offre un bon hot-dog et un gros Pepsi. Si vous préférez manger santé, je vous conseille de prévoir votre pique-nique.

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Ellis Island

Ellis Island abritait la centre de contrôle de l’immigration de New York. Plus de 17 millions d’immigrants y sont passés pour atteindre enfin « la terre promise ». Fermé en 1954, les bâtiments n’ont pas été rasés mais convertis en lieu de mémoire. Aujourd’hui, un musée retrace l’histoire de ces vagues d’immigration et Ellis Island est devenu un véritable lieu de pèlerinage pour les descendants d’immigrants.

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Une étrange atmosphère règne aujourd’hui sur l’île, qui m’a fortement fait penser au film Shutter Island. Il n’en faut pas beaucoup pour s’imaginer les lieux remplis de familles en quête d’une terre d’accueil (certains jours, jusqu’à 5000 personnes se présentaient pour obtenir un visa). Le musée national de l’Immigration a depuis pris leur place, un très beau musée qui retrace l’histoire de l’immigration à différentes époques.

Img_8706Lorsqu’on pénètre à l’intérieur du bâtiment principal, un grand hall s’ouvre, où résonnent les voix des touristes qui en foulent le sol. C’est en fait la salle où les arrivants laissaient leurs bagages, avant d’aller accomplir les formalités administratives. En grimpant à l’étage, on découvre la suite de leur parcours, certaines pièces étant restées intactes ou reconstituées depuis, comme les dortoirs où étaient entassés les malheureux à qui on refusait l’entrée sur le territoire. Leurs fantômes ne sont pas loin.

Ailleurs dans le bâtiment, on trouve les registres contenant les noms de tous ceux qui sont passés par Ellis Island. Même si ma famille n’est jamais venue aux États-Unis, je n’ai pas pu m’empêcher de chercher mon nom, comme le font la plupart des visiteurs. Dans l’espoir de faire partie, ne serait-ce que de loin, de l’Histoire des USA ?

Je termine ma découverte des lieux en flânant autour du bâtiment, en m’attardant à côté du mémorial en forme de Wall of Honor et ses 700 000 noms. A l’horizon, la silhouette de Manhanttan me rappelle au présent. Bientôt, je serais de retour sur l’autre rive…

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Pour réserver votre visite, un seul site : http://www.statuecruises.com/
En 2014, les tarifs varient entre 18 et 24 dollars pour un adulte et de 9 à 12 dollars pour un enfant (gratuit pour les moins de 4 ans).

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