En compagnie du lion de Waterloo

L’Empereur est vaincu. Face aux Britanniques, aux Allemands, aux Néerlandais et aux Prussiens, Napoléon doit avouer sa défaite et battre en retraite. Est-ce qu’il se doute déjà que, quatre jours plus tard, il devra abdiquer et renoncer une bonne fois pour toute à ses rêves de grandeur ? Ce n’est pas très difficile à deviner, les cours d’Histoire qui couvraient la période Napoléonienne ont toujours fait partie de mes favoris. Était-ce grâce à un prof qui savait rendre particulièrement épique la moindre des batailles ou ce morceau d’Histoire de France était-il simplement passionnant ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que j’en garde un très bon souvenir. Napoléon ne peut sans doute pas en dire autant de Waterloo.




Waterloo est donc entré dans l’Histoire comme le lieu de l’affrontement de l’armée Française et de l’Armée des Alliées, avec une victoire de cette dernière. C’était il y a plus de deux cent ans (on fêtait le bicentenaire de la bataille de Waterloo en 2015). Symbolisé aujourd’hui par une butte au sommet de laquelle trône un lion majestueux, le site de la bataille accueille chaque année des milliers de visiteurs. Comme eux, comme moi, vous devriez prendre le temps de visiter le Mémorial de Waterloo. Voilà pourquoi.

Situé à la limite des communes de Braine-l’Alleud et de Waterloo, à quelques kilomètres de Bruxelles, le Hameau du Lion est le site principal, au centre de l’ancien champ de bataille de Waterloo. Depuis l’autoroute, on y accède très facilement en voiture. Les directions sont bien indiqués et un grand parking permet de laisser sa voiture avant de se rapprocher du lion à pied.

On ne peut pas vraiment dire que le premier bâtiment sur lequel on tombe s’érige devant nous. Au contraire, il se creuse. Le Mémorial 1815, musée tout neuf inauguré à l’occasion du bicentenaire, est en effet un musée souterrain. Très moderne, c’est là que se fait l’accueil du site. Je reçois un audioguide grâce auquel je serai guidé à l’intérieur du musée par un soldat qui me décrira notamment son quotidien. En remettant à la fois la bataille de Waterloo dans le contexte de l’époque et en allant bien au-delà pour en décrire les conséquences, le Mémorial 1815 offre une vision complète et très pédagogique du conflit.

Le musée est interactif (j’ai parlé de l’audioguide mais il y a aussi de très nombreux écrans), on y découvre de très nombreux objets (toute une galerie de costumes, des armes), jusqu’à arriver au climax, un film en 3D retraçant la bataille proprement dite. Je n’ai vraiment rien à redire sur ce musée, bien pensé et qui devrait plaire autant aux férus d’histoire qu’aux enfants (pas trop jeunes quand même, les enfants). On peut facilement à mon sens prévoir d’y passer deux heures.


Mais gardez aussi du temps pour le reste du site ! Le musée vient en effet compléter ce qui existait déjà au Hameau du Lion, avec notamment un panorama à découvrir. Ce que certains qualifieront d’attraction un peu datée est en fait un véritable vestige, une autre trace du passé. Rien à voir avec la bataille en elle-même, il s’agit ici d’une oeuvre d’art. Le panorama abrite une toile peinte par Louis Dumoulin en 1912 qui représente une vue à 360° du champ de bataille.

Waterloo.Scène de la bataille au panorama.5

Une antiquité ? Parfaitement, mais récemment restaurée. On monte les marches qui y mènent avec précautions, révérence même, tant l’impression de pénétrer à l’intérieur d’une relique d’une autre époque est forte. Le plancher craque sous mes pas tandis que je regarde autour de moi. On vient finalement au panorama autant pour admirer cette façon de commémorer la bataille, datant d’un autre siècle, que pour ce qui est représenté.

En sortant de là, c’est le plat de résistance qui m’attend : la fameuse butte du Lion. Au sommet de ses 226 marches, à 40 mètres de haut, est juchée la statue d’un lion en fonte, symbole de la victoire des alliés. Il s’appuie sur le globe, et « annonce le repos que l’Europe a conquis dans les plaines de Waterloo ».

Erigée en, 1826, la butte du Lion, qui s’appelle en fait « monument aux Hollandais », offre un panorama exceptionnel sur le Champ de bataille de Waterloo. A priori. Encore faut-il monter jusqu’en haut. Il s’agit d’un exercice en soi. L’escalier unique qui grimpe le long de la butte est plutôt abrupt, assez étroit (ceux qui montent y croisent difficilement ceux qui descendent, au prix de moult contorsions). On attend parfois derrière les moins sportifs qui soufflent de plus en plus fort à mesure que le sommet se rapproche…

Mais une fois en haut, on prend une grande inspiration ! Le lion, soumis à tous les vents, m’observe de son promontoire tandis que je contemple la plaine. On voit à des kilomètres alentours et il suffit d’un peu d’imagination pour se représenter les armées s’affrontant dans les champs en contrebas.



Je redescends de la butte à regret, comme on redescend du sommet de la Tour Eiffel ou de l’Empire State Building. Ma visite s’arrête ici, je l’aurais limitée au site du Hameau du Lion, même si pour aller plus loin, j’aurais pu aller au Musée Wellington – qui servit de Quartier Général du Duc de Wellington, au centre de Waterloo. Je suis passé devant, en hésitant un peu, mais j’avais déjà étanché ma curiosité.

Hameau du Lion
Route du Lion 1815, 1420 Braine-l’Alleud
Ouvert tous les jours, de 9h30 à 17h30 (18h30 entre avril et octobre).
Plus d’infos: waterloo1815.be

Il existe deux tickets : le premier donne accès au Mémorial, au Panorama, à la butte et à la Ferme d’Hougoumont au prix de 16 euros – c’est celui pour lequel j’avais opté. Pour 19 euros, le Pass 1815 vous donne en plus accès au Musée Welligton et au dernier QG De Napoléon. A voir en fonction de votre appétit.

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