In the air ou le drone DJI Phantom 4

Dire que les drones sont une nouvelle tendance dans le milieu de l’audiovisuel serait une belle erreur. Si on parle de tendances, on peut parler de vidéo à 360° ou de réalité virtuelle, mais certainement pas des drones. Ceux-ci sont sur le marché depuis déjà quelques années et, si le grand public commence à se les approprier (et les pouvoirs publics à légiférer pour en limiter la prolifération), ils sont déjà largement utilisés dans le milieu professionnel. Il suffit de regarder n’importe quel documentaire, émission de voyage ou même série télé pour s’en convaincre. Pour autant, les technologies utilisées sont encore largement améliorables. C’est dans ce contexte que le constructeur DJI sort la quatrième itération de son drone Phantom.

Avec une place sur le marché équivalente à celle de GoPro dans le domaine de la caméra d’action, DJI se doit d’apporter à chaque nouvelle version de son drone son lot de nouveautés. Si de mon côté, le pilotage est loin d’être ma spécialité, je suis le milieu avec intérêt et connais bien des professionnels pour lesquels chaque avancée technologique est synonyme de meilleures productions, voire de nouvelles prouesses visuelles. Serait-ce le cas avec le DJI Phantom 4 ?

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Je ne vais pas détailler ici ce qu’il est possible de faire avec un drone mais bien m’intéresser aux nouveautés, et ce notamment par rapport au modèle précédent. Qu’apporte le DJI Phantom 4 ? A peine plus lourd que son prédécesseur, il faut être très attentif pour distinguer les changements apportés et à ses fonctionnalités inédites, tant l’aspect extérieur reste fidèle à ce qui était déjà connu. Ces changements, il faut les chercher dans les entrailles de la bête. Avec le nouveau système de gestion du surplace, plus précis, par exemple. Avec la caméra dont la nacelle est à présent plus intégrée dans le corps du drone aussi. Une caméra dont les spécificités restent identiques à celles de la version précédente (résolution UHD, 12 Mpixels), mais dont DJI vante les capacités améliorées (moins d’aberration chromatique a priori).

Surtout, c’est le nouveau mode Sport qui est mis en avant. Pourquoi rendre le drone plus rapide ? Pour le grand public, il s’agit de pouvoir s’amuser et il ne serait pas étonnant de voir se répandre des courses de drones. Plus intéressant pour les professionnels, il sera utile de pouvoir mettre en position l’appareil plus rapidement, de manière à économiser la batterie. Une batterie qui, justement, a elle aussi été améliorée. On passe d’un maximum de 23 minutes à 28 minutes à présent. Maigre amélioration ? Pas lorsqu’on est en vol, croyez-moi.

Le reste des améliorations me paraît un peu gadget mais j’imagine qu’il faudra voir à l’usage. Le système de reconnaissance des obstacles peut être évidemment très utile pour éviter un mur ou un arbre, s’il est réellement efficace. Le mode de suivi d’un sujet (une voiture, un cycliste…) sera utile pour ceux qui préfèrent un pilote automatique au fait d’effectuer la manœuvre par eux-même. Enfin, pour accompagner le mode Sport, il a fallu améliorer le freinage, les amortisseurs et le système de compensation optique. Nécessaire, mais pas transcendant.

L’investissement vaut-il vraiment la peine ? Pour un possesseur de DJI Phantom 3, la question ne se pose pas vraiment à mon sens, tant les nouveautés ne sont pas déterminantes. Les améliorations au niveau de la caméra sont prometteuses, mais il est dommage que rien n’ait été fait pour garantir une meilleure qualité en basse lumière. Le mode Sport est loin d’être une killer feature, sauf pour des usages bien précis. Le seul point crucial reste l’augmentation de l’autonomie, ce à quoi tout possesseur de Phantom 3 aura sans doute déjà pallié par l’achat d’une batterie supplémentaire.

Ce que les professionnels du drone attendent aujourd’hui, c’est un perfectionnement de l’appareil de manière global qui leur permettent un usage plus pratique, au quotidien, de leur outil de travail. Le défi auquel devra répondre DJI dans un futur proche sera celui de la compacité : pouvoir voyager avec un drone comme le Phantom 4 reste encore compliqué, notamment à cause de sa taille. L’emporter avec soi alors qu’on est déjà équipé d’une caméra traditionnelle est un encombrement et un poids supplémentaire non négligeable. Pour que le drone viennent compléter de manière durable l’attirail du vidéaste, il faut qu’il puisse se glisser dans toutes les poches…

Les évolutions de ce côté ne devraient tarder, et c’est à prendre en compte pour toute personne qui songerait à acheter un Phantom 4.


Up in the Air (2009) on IMDb

Réalisateur et consultant en production vidéo depuis 2007.
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